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Avec Cristóbal Caparrós, Ramón Sarió est le directeur général et le principal actionnaire de BERALMAR depuis 1982. Nous avons voulu connaître son opinion sur des questions liées au secteur céramique et sur BERALMAR, entreprise qui connaît une croissance constante et équilibrée depuis plusieurs années.

BULLETIN BERALMAR : Quelles ont été les clés de la croissance de Beralmar ?

RAMÓN SARIÓ : En tout premier lieu, le développement de nouveaux produits et l’ouverture à de nouveaux marchés. Par ailleurs, la spécialisation de l’entreprise et les efforts du département de R&D ont généré de nouveaux systèmes de combustion ayant amélioré la productivité de nombreux clients.

Depuis plusieurs années, nous misons sur l’ouverture sur d’autres marchés, ce qui est un processus lent et coûteux, mais très gratifiant lorsqu’un marché arrive à maturation. Notre politique consiste à être présents sur les marchés que nous avons choisis, soit une cinquantaine, à connaître les besoins des clients et à leur inspirer confiance pour pouvoir vendre nos produits lorsqu’ils en ont besoin.

B B : Il semble que les industries céramiques de nombreuses régions du monde vivent un important processus de modernisation. Quelles seront selon vous les répercussions pour les fournisseurs du secteur céramique ?

R.S. : Nous vivons un moment où l’économie est en croissance dans de nombreuses parties du monde. Dans un grand nombre de pays, la demande en briques et en tuiles est élevée, et il faut donc satisfaire la demande de logements qui s’est accumulée au fil du temps. Cela implique que les industries du secteur doivent augmenter leur productivité, ce qui génère un besoin de nouveaux équipements.

Néanmoins, les industries céramiques ne veulent pas simplement acheter des équipements. Elles ont également besoin de l’aide de fournisseurs pour que leur investissement soit rentable. Ces fournisseurs sont ainsi stratégiques pour leur croissance actuelle et future. Les fournisseurs doivent être très spécialisés pour pouvoir apporter la valeur ajoutée requise par les clients.

B B : La facture énergétique représente une part de plus en plus importante des coûts de fabrication. Quelles solutions peut apporter BERALMAR ?

R.S. : En général, l’énergie utilisée actuellement est chère et non durable. BERALMAR apporte au secteur céramique des moyens et des actions pour optimiser la consommation de l’énergie utilisée lors des processus de séchage et de cuisson et pour utiliser des énergies alternatives.

Pour optimiser la consommation, nous utilisons des technologies visant à réduire les cycles de cuisson, à améliorer l’efficacité et à récupérer l’énergie, telles que des brûleurs à haute vitesse et à flamme froide, plusieurs appareils de recirculation d’air et le contrôle des processus.

Le besoin de rationnaliser l’utilisation de l’énergie nous a conduits à développer par exemple le four hermétique PRESTHERMIC qui permet, outre les avantages de qualité et de production, de réduire de plus de 10 % la consommation par rapport à un four tunnel traditionnel.

B B : La société BERALMAR se caractérise par une vaste gamme de brûleurs pour tous types de combustible, et elle a toujours tenté de développer des appareils pour combustibles alternatifs (biogaz, biomasse, etc.). Quel futur envisagez-vous pour ces combustibles ?

R.S. : BERALMAR est à l’heure actuelle le fabricant proposant la gamme la plus complète de systèmes de combustion du marché qui utilisent plusieurs types de combustibles, tels que le gaz naturel, le propane, le biogaz, le mazout, le gasoil, d’autres dérivés du pétrole, le charbon minéral, le coke de pétrole et les combustibles solides végétaux.

Pour cesser de dépendre autant du gaz et du mazout, le secteur a besoin d’autres combustibles. Dans les périodes où l’énergie est peu coûteuse, personne ne pense aux combustibles alternatifs et les fournisseurs ne font aucune recherche, car la seule chose qui compte est le prix du moment. Les gouvernements n’ont pas adopté de politique énergétique à moyen terme et nous avons tous perdu beaucoup de temps.

Je crois aux combustibles comme le biogaz, économique et non polluant, mais il faut à présent que les divers gouvernements concernés encouragent sa consommation en facilitant l’installation de digesteurs. Le coke de pétrole, géré au moyen de la technologie appropriée, est un combustible adapté à l’industrie céramique, car sa production est croissante et son prix très intéressant. Il est aujourd’hui consommé dans une grande partie du monde. Pour pouvoir utiliser des combustibles solides végétaux, nous disposons de la technologie appropriée, et la difficulté reste à garantir l’approvisionnement.

B B : Pour terminer, comment imaginez-vous BERALMAR dans 10 ans ?

R.S. : BERALMAR sera un fournisseur de référence pour un secteur céramique ayant un grand avenir devant lui, car les briques et les tuiles sont et demeureront des matériaux essentiels pour la construction.

J’imagine BERALMAR avec un chiffre d’affaires beaucoup plus élevé, obtenu grâce aux nombreuses réalisations dans le monde entier et à l’expérience accumulée. En résumé, je projette dans l’avenir le succès obtenu au cours de ces dernières années.

Je pense également que l’environnement aura considérablement changé et que seuls quelques-uns de nos produits actuels, voire aucun, seront utilisés. Nous appliquerons de nouvelles technologies afin de générer de nouveaux produits. Nous pensons souvent que tout est fait, mais je crois que tout est à faire.

BERALMAR a mis en marche un nouveau four tunnel pour l’entreprise de céramique hongroise PÁPATESZÉRI TÉGLAIPARI Kft., située dans la commune de Pápateszer, au nord-ouest du pays.

Ce nouveau four, d’une longueur de 76 mètres, correspond au modèle PRESTHERMIC. Grâce au caractère hermétique de l’emballage métallique, ce type de four permet de travailler à de grandes pressions sans pertes énergétiques, ce qui réduit considérablement la consommation par rapport à celle des fours traditionnels.

Le principal combustible de cette nouvelle installation est le gaz naturel, utilisé pour cuire une production de jusqu’à 260 t/jour de bloc thermo-argile et différentes pièces de brique perforée.

Nous remercions de nouveau la société PÁPATESZÉRI TÉGLAIPARI Kft. d’avoir fait confiance à BERALMAR, et nous espérons être à la hauteur de ses attentes.

Exemple de courbe de cuisson avant et après l’installation de brûleurs à flamme froide.

BERALMAR, deux ans après avoir commencé à commercialiser les nouveaux brûleurs de haute vitesse à flamme froide, modèle FOC20/FF, a pu vérifier l’efficacité de ces brûleurs et constater qu’ils atteignent les objectifs que nous nous étions fixés.

Les brûleurs à flamme froide peuvent être installés entre le préchauffage et le tir, grâce à leur capacité de fonctionner à des températures comprises entre 400 et 600º C malgré la grande proportion d’air qu’ils injectent. Leur installation contribue à égaliser les températures dans le paquet et d’obtenir un préchauffage moins agressif, ce qui permet d’éviter les ruptures et d’atteindre un rythme de cuisson plus élevé.

En Espagne, plus de 20 fours sont dotés de ce type de brûleurs, les exemples les plus récents étant HIJOS DE F. MORATAL (Villalonga, Valencia) et PROINCER (Elx, Alicante).

HISPALYT, Association espagnole des fabricants de briques et de tuiles, dont BERALMAR est membre, a lancé la marque SILENSIS, qui regroupe tous les systèmes de construction avec des briques en céramique conformes au code technique d’édification.

Les systèmes de construction SILENSIS sont le fruit de la recherche commune entre HISPALYT, l’Institut d’acoustique du CSIC (Centre supérieur de recherche scientifique) et le centre technologique LABEIN. Avec les systèmes SILENSIS, les murs séparant les logements peuvent atteindre une isolation acoustique in situ oscillant de 50 à 55 dB.

Parallèlement à la promotion de la marque SILENSIS, l’association HISPALYT a mis en place un programme de formation pour les fabricants associés au moyen de spots télévisés et de publicité dans les stades de football.

Avec le lancement de la marque SILENSIS, l’industrie céramique confirme qu’elle considère la valeur ajoutée comme le pilier de la croissance du secteur.